mardi 21 juin 2011

Aux singes hurleurs

Écoutez, écoutez la vibrante prière
De bien misérables vers de terre
Qui, dans l’obscurité de leurs ornières,
Rêvent de chaleur et de lumière.
Ils jurent, menacent et condamnent même,
En haranguant la foule à renfort d'oraisons.
De quel droit divin osent-ils frapper d'anathème
Ceux qui sont libres de pensée, de foi et de raison.
Ont-ils un cœur plus pur, ont-ils des mains plus blanches
Par dessus leur front fier scintille-t-elle mieux une sainte auréole ?
De ne point croire comme eux, est-on sur une mauvaise branche ?
Quand on descend tous du singe, on n'en fait pas sa gloriole.
Jadis, ils déifiaient sans comprendre les forces du naturel
Leur donnant corps, visage, sentiment et tout un amalgame.
Venait ensuite l'animal promettant l'après-vie au bien triste mortel
Sa dépouille embaumée attend encore et toujours la pesée de son âme.
Lassés enfin des bêtes, chez l'homme, on plébiscitait, à l’ère nouvelle, un remplaçant
D'un humble Homo Sapiens, par magie, ils en sortaient du sang divin
Leur seigneur tout puissant a maintenant ici bas son digne représentant
Tout de sa vie, ses faits et gestes, ils en ont fait un gros bouquin.
Saintes écritures sans doute mais, que peut-on dire de plus, de bien piètres lecteurs
"Tu ne tueras point". Ils ont tué pourtant et massacré encore plus que de raison
Transfigurant le monde en échiquier de chair et de sang pour assouvir leur rancœur.
Aux mauvais communiants, la torture pour l'aveu, le feu en guise d'absolution.
Le calcul était bon. Un esprit bien soumis est plus apte à la génuflexion et aux lâches boniments.
Pas le temps, même par oisiveté, de réfléchir, de découvrir les vraies, les seules et uniques lois.
La connaissance doit être bâillonnée, les vérités réfutées, halte aux apprentis magiciens. La science nous ment !
Et pourtant, la Terre tourne. Et pourtant, on descend bien du singe mais eux, pas de la croix.
Ils gagnent déjà l’éternité et si tu ne penses pas comme eux, ton âme est vite dénigrée.
"La fin du monde est proche. Le jugement est là. Depuis longtemps et maintenant, on vous le prévient".
Aux singes hurleurs, je leur dis : "Quand on descend du singe, on en garde les simagrées.
Comme votre paradis est triste et froid, réservé aux cabots mais interdit aux chiens."
Personne n'est empêché de croire mais le faire en silence et pas dans les vociférations.
Quand le verbe est violent et la voix bien trop forte, le message est comme néant.
Croire, prier, adorer qui vous voulez mais laisser vivre et penser, faites-en vos meilleures recommandations.
Que, par le nom de celui en qui vous croyez, votre parole soit sainte et votre esprit galant.

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